J'estime ne pas avoir une grande expertise par rapport au #chemsex mais vu les bêtises pour pas dire la désinformation qui circule habituellement et surtout depuis deux jours je prends la parole. Ce sera pas parfait mais déjà plus malin que la plupart de ce qu'on trouve un peu partout. Et oui, clairement, je suis en colère.
Déjà le chemsex ça peut être une pratique qui est choisie, plaisante, entre adultes consentant·e·s. Arrêtons les pudibonderies. Ce que les autres font de leur corps ça leur appartient. Si une personne fait du #sexe, en groupe, sous produit ou toute autre chose, ça la regarde elle et ses partenaires. Si vous estimez que vous avez quelque chose à en dire, clairement vous êtes dans un positionnement pourri. Regardez les personnes qui refusent le droit des autres à s'autodéterminer c'est des réactionnaires. Au choix ils veulent empêcher : des personnes trans de transitionner comme elles l'entendent, des femmes musulmanes qui décident par elles même de porter le voile de le faire et d'une manière générale ils veulent un contrôle sur le corps des femmes)
Après, le chemsex qui est léger et sans problème c'est une partie de l'histoire. Il est important de l'entendre mais aussi de laisser la place à une autre narration.
Pour d'autres personnes c'est un problème pour elles même, elles se débattent avec, comme avec les #addictions d'une manière générale (avec ou sans produit), rechutent, arrivent à faire au mieux avec des moments de craving, etc. Et ces personnes c'est pour beaucoup de #gays, cis ou trans. Il y a clairement des enjeux systémiques sur les effets de l'homophobie. Il y a aussi des stratégies de conso qui sont une façon de pouvoir faire du sexe malgré ses traumas (beaucoup de #violencessexuelles dans l'enfance mais aussi à l'âge adulte).
Bref, ce qu'il faut c'est de l'information en amont sur les risques, de la réduction des risques quand on pratique le chemsex, des possibilités de soins en addicto et en psychotrauma avec des pro qui sont formé·e·s (sur ces enjeux et en santé communautaire et qui ont des grilles de lectures systémiques à côté de leurs grilles de lecture #psy).
Et puis c'est aussi un enjeu de financement publique, notamment des assos et collectifs qui font déjà de la santé sexuelle, de la réduction des risques sur les substances psychoactives et sur la sexualité. C'est aussi faire connaitre les groupes de pairs parce que c'est un accompagnement qui est super pertinent aussi.
Et clairement les gens qui font du slutshaming, de la #toxicophobie et qui en profitent pour exprimer leur #homophobie dans ce contexte, ce serait bien qu'on arrête de reprendre leurs paroles et même de leur répondre ("don't feed the troll"). Si on doit parler chemsex, faisons le d'une façon pertinente en écoutant les gens qui en ont la pratique (qu'elle soit légère, douloureuse ou quelque par ailleurs encore) et les pro et militant·e·s qui ont l'habitude de les accompagner depuis des années.
Et sinon, en ce moment il y a cette pétition qui est portée par pas mal de monde :
https://www.change.org/p/urgence-chemsex-nous-appelons-le-gouvernement-%C3%A0-agir-enfin