Opposition au #nucléaire et course aux #renouvelables : l’Europe s’entête
Lors du rassemblement du conseil de l’UE pour la compétitivité le 28 novembre dernier, l’opposition des ministres de l’Industrie autrichiens et allemands à l’intégration de la formule « technologie propre » en relation avec les fonds européens a fait échouer l’adoption d’un texte commun.
La justification de cette opposition ? Les termes « technologie propre » pourraient permettre le financement de l'énergie nucléaire par des fonds européens.
En conséquence, Vienne et Berlin se retrouvent à être les deux seules capitales à ne pas avoir soutenu les conclusions du conseil publiées à la suite du conseil par la présidence hongroise
Cette opposition systématique à l’idée d’ouvrir la voie au financement du nucléaire est d’autant plus inquiétante que la Commission européenne est sur le point de dévoiler son projet de « Pacte européen pour une industrie propre ». Dans ce contexte, difficile d’imaginer un accord sur un texte dont le second pilier consiste à « accélérer les investissements et les financements destinés au développement des technologies propres en Europe. »
D'autre part, l’orientation de l’exécutif européen en matière d’énergie continue d'inquiéter :
On apprend que la lettre de mission de mission adressée à Dan Jørgensen, nouveau commissaire chargé de l’énergie, a été modifiée à la dernière minute pour y inclure l’objectif suivant :
« Proposer une initiative pour booster le déploiement du stockage de l’énergie et des énergies renouvelables, y compris en proposant un objectif pour les renouvelables en 2040 ».
La directive européenne énergie renouvelable impose déjà d’atteindre une part de renouvelable de 42,5% du mix énergétique européen d'ici à 2030. Cet objectif déjà très ambitieux pourrait donc être rehaussé une fois de plus.
Or l’Europe fait déjà face à une crise de la compétitivité, causée en grande partie par des prix de l’énergie supérieurs à ceux d’autres puissances économiques (cf rapport Draghi).
Considérant que l’un des principaux de cette nouvelle mandature européenne est de soutenir la réindustrialisation du continent, il semble déraisonnable de continuer à pousser pour une part toujours plus élevée de capacité de production intermittente plutôt que se concentrer sur le remplacement des installations pilotables carbonée par du nucléaire bas-carbone.